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Growth Hacking vs Growth Marketing : quelle stratégie adopter pour une croissance efficace ?

Etienne  Alcouffe
linkedinEtienne Alcouffemardi 5 août 2025
Growth Hacking vs Growth Marketing : quelle stratégie adopter pour une croissance efficace ?
12 min

Growth Hacking vs Growth Marketing. Derrière cette opposition de termes se cache une problématique devenue incontournable pour les entreprises en quête de performance : comment développer son business dans un environnement digital où la concurrence se joue à la milliseconde ? Faut-il privilégier la rapidité des tests et des hacks à fort impact immédiat ? Ou construire patiemment une stratégie durable, pilotée par les données et l’expérience client ? Cette question n’est pas que sémantique. Elle engage des ressources, des méthodes, des outils, des choix structurants qui auront un impact direct sur vos résultats.

La vérité, c’est que ces deux approches ne sont ni opposées ni interchangeables. Elles répondent à des logiques différentes, à des temporalités distinctes, et à des objectifs parfois complémentaires. Pour faire le bon choix — ou trouver le bon équilibre — il faut comprendre en profondeur ce que signifient réellement ces deux termes, ce qu’ils impliquent dans une stratégie digitale, et comment les articuler selon l’étape de maturité de votre entreprise.

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Growth Hacking et Growth Marketing : des méthodes de croissance aux approches bien distinctes

Le growth hacking est né dans les premières années 2010, dans la Silicon Valley, au sein de startups qui n’avaient ni budget média conséquent, ni équipe marketing dédiée. Ce qu’elles avaient, en revanche, c’était un impératif de croissance rapide, et une forte culture produit. Le terme “hacking” renvoie ici à l’idée de “piratage” : détourner, exploiter, automatiser, court-circuiter les canaux traditionnels pour accélérer la traction.

Ce mode opératoire s’est rapidement structuré autour de profils hybrides capables d’agir sur le produit, le contenu, les outils d’automatisation ou les APIs. Le growth hacker est obsédé par l’impact. Il teste des campagnes sur LinkedIn, scrappe des contacts, automatise des envois de messages, détourne des fonctionnalités pour créer un effet boule de neige. C’est une démarche empirique, offensive, orientée action.

À l’opposé, le growth marketing n’est pas un “sprint” mais une “marathon stratégique”. Il s’agit ici d’optimiser la croissance en construisant un écosystème cohérent entre le produit, le parcours client, les contenus, les canaux d’acquisition et les données. C’est une approche holistique, qui demande du temps, de la méthode, des itérations constantes. Le growth marketer analyse, planifie, modélise, optimise. Là où le hacker explore, le marketer structure.

Pourquoi la stratégie de growth est devenue centrale dans le digital ?

Les usages digitaux ont profondément bouleversé le rapport des consommateurs aux marques. L’utilisateur est devenu expert, exigeant, volatil. Il ne suffit plus de faire de la publicité ou de créer un bon produit. Il faut comprendre ses besoins, anticiper ses comportements, et optimiser chaque interaction avec lui. Le marketing classique — linéaire, figé — ne suffit plus à répondre à cette complexité.

C’est pourquoi la stratégie de growth s’est imposée comme un standard dans les entreprises ambitieuses. Elle permet de casser les silos entre acquisition, produit, contenu, UX et analytics. Elle repose sur une logique de tests, d’analyses, d’itérations. Elle permet de s’adapter en temps réel à un marché mouvant. Dans ce contexte, le growth hacking agit comme une arme tactique pour explorer rapidement. Le growth marketing, lui, devient la colonne vertébrale d’un plan de croissance global.

Objectifs, méthodes et outils : comprendre les bases

Les objectifs visés par le growth marketing

L’objectif fondamental du growth marketing est la croissance durable. Pas seulement attirer des visiteurs, mais les convertir, les fidéliser, les transformer en ambassadeurs. Cette stratégie s’appuie sur le modèle AARRR — Acquisition, Activation, Rétention, Recommandation, Revenu — pour optimiser chaque maillon de la chaîne. L’idée n’est pas de faire plus, mais de faire mieux à chaque étape du tunnel.

Pour cela, le growth marketer met en place une stack d’outils intégrée : CRM, outils de web analytics, plateformes d’A/B testing, solutions d’email automation, dashboards de suivi. Il pilote ses actions en fonction des données récoltées, adapte son contenu, ses canaux, ses messages, en fonction des signaux de performance. Il collabore avec les équipes produit, les commerciaux, les UX designers pour créer une expérience client fluide et performante.

Les actions rapides au cœur du growth hacking

À l’inverse, le growth hacking cherche l’effet de levier maximal avec un minimum d’effort ou de ressources. C’est une approche souvent utilisée pour lancer un nouveau produit, tester un marché, valider une hypothèse business. Le hacker va multiplier les tests rapides : automatisation de messages sur les réseaux sociaux, exploitation de fonctionnalités peu connues d’un outil, création de landing pages ultra ciblées, intégration d’un effet de viralité dans le produit lui-même.

L’objectif ici n’est pas la pérennité, mais la traction. Le growth hacker mesure le nombre de leads générés, les taux de clics, les retours directs. S’il n’y a pas d’impact mesurable en quelques jours, il passe à un autre test. Cette méthode demande agilité, créativité et une excellente connaissance des outils digitaux. Elle est particulièrement utile en phase d’amorçage ou pour créer un pic d’attention.

Growth hacking vs marketing : place de la donnée et de l’analyse

Dans les deux cas, la donnée est un pilier. Mais son usage diffère. Le growth marketer travaille avec des volumes de données plus importants, sur le temps long. Il construit des modèles d’attribution, suit des cohortes d’utilisateurs, mesure les effets de ses campagnes sur plusieurs semaines. Il cherche à comprendre, puis à optimiser.

Le growth hacker, lui, utilise la donnée comme un thermomètre instantané. Il veut savoir rapidement si son action produit un effet. Il ne cherche pas la finesse de l’analyse, mais la clarté du signal. S’il n’y a pas d’effet visible, il pivote. Cette approche plus “brute” permet une vitesse d’exécution maximale, mais peut manquer de profondeur si elle n’est pas structurée par la suite.

Utilisateurs, produit, conversion : à quoi se concentre chaque approche ?

L’optimisation du parcours client dans le growth marketing

Le growth marketing est entièrement tourné vers l’expérience utilisateur. Il part du principe qu’un produit ne peut croître durablement que si le client en retire une valeur réelle, perçue et mesurable. Le marketer va donc cartographier le parcours client, identifier les points de friction, tester différents formats de contenu, personnaliser les messages, ajuster les interfaces.

Cette démarche repose sur un travail en profondeur : écoute client, analyse comportementale, création de personas, scoring de leads, segmentation fine. Le but est d’augmenter les taux de conversion à chaque étape, mais aussi de nourrir la rétention à long terme. C’est un travail d’orfèvre, itératif, qui transforme peu à peu un bon produit en produit performant.

Le rôle des tests et expérimentations dans le growth hacking

Le growth hacking, quant à lui, mise tout sur l’expérimentation. Chaque canal est un terrain de jeu. Chaque plateforme peut devenir un accélérateur. L’objectif n’est pas de créer une expérience parfaite, mais de provoquer une réaction. Cela peut passer par des campagnes virales, du contenu détourné, l’exploitation d’un effet de réseau ou l’utilisation intelligente d’un outil publicitaire peu concurrentiel.

Le hacker est en veille constante. Il suit les tendances, scrute les nouveautés, identifie les opportunités. Là où le marketing optimise, le hacking explore. Cette dynamique est essentielle pour identifier de nouveaux leviers, à condition de ne pas s’y enfermer au détriment d’une stratégie globale.

Growth Hacking vs Growth Marketing : une question d’étape et de maturité business

Quelle méthode choisir selon la taille et la maturité de l’entreprise ?

Le growth hacking est particulièrement adapté aux entreprises en phase de lancement ou de pivot. Il permet d’obtenir des résultats rapides, de tester un produit sans surinvestir, de générer une base de premiers utilisateurs. En revanche, dès que l’entreprise atteint une certaine taille, une base client solide ou des objectifs de rentabilité, le passage au growth marketing devient indispensable.

Les entreprises matures ont besoin de structure, de visibilité, de cohérence entre leurs actions. Elles doivent construire une marque, travailler leur SEO, segmenter leur base, mesurer leur lifetime value. Autant d’enjeux que seul un marketing de croissance structuré peut adresser efficacement.

Growth hacking en phase de lancement, growth marketing pour une stratégie durable

Il ne s’agit pas de choisir, mais de combiner intelligemment. Une entreprise agile saura utiliser le hacking pour tester, innover, accélérer. Puis le marketing pour pérenniser, optimiser, industrialiser. C’est cette capacité à passer d’un mode exploratoire à un mode stratégique qui fait la différence entre une startup et une scale-up.

Growth et acquisition : techniques et leviers à activer

Focus sur les canaux : SEO, web, ads, réseaux sociaux, contenus

Le growth marketing mobilise tous les leviers digitaux. Le SEO permet d’installer une visibilité durable, les ads offrent un ciblage précis, les réseaux sociaux créent une relation directe, le contenu permet d’éduquer, rassurer, convertir. Chaque canal est analysé en fonction de sa performance, de son coût d’acquisition, de sa complémentarité avec les autres.

Le growth hacker, lui, va chercher les angles morts. Il s'intéresse aux outils encore sous-utilisés, aux plateformes émergentes, aux formats disruptifs. Il peut par exemple détourner les commentaires YouTube pour rediriger vers un produit, ou utiliser une API de LinkedIn pour automatiser une séquence de messages.

L’importance des outils dans les stratégies growth

Le choix des outils est structurant dans les deux cas. Le growth marketing repose sur une stack complète, intégrée et interopérable : Google Analytics, Hotjar, HubSpot, Notion, Figma, Zapier, etc. Ces outils permettent de suivre les KPIs, d’automatiser les actions, de segmenter les utilisateurs, de personnaliser les campagnes.

Le growth hacker, lui, privilégie la souplesse : des scripts maison, des outils no-code, des intégrations rapides. Il ne cherche pas la perfection, mais l’efficacité. Dans les deux cas, la maîtrise technique est un avantage concurrentiel majeur.

Quels résultats attendre selon l’approche adoptée ?

KPIs, taux de conversion, leads : comment mesurer le succès ?

La différence entre growth hacking et growth marketing se manifeste très clairement au moment d’évaluer les résultats. Le premier cherche un impact immédiat, visible à travers des indicateurs simples : volume de leads générés, nombre de clics, trafic web instantané. Ce sont des actions à fort effet de levier, souvent liées à des campagnes ponctuelles sur les réseaux sociaux, des techniques d’acquisition agressives, ou des optimisations tactiques. On parle ici d'une logique de réaction rapide, qui permet de valider ou non une hypothèse business.

Le growth marketing, lui, repose sur une analyse bien plus approfondie. Il évalue l’efficacité à travers des KPI structurants comme le taux de conversion, le coût d’acquisition client (CAC), la valeur vie client (LTV) ou encore la rétention utilisateur. C’est une approche de consolidation, centrée sur la donnée et sur la relation client durable. On ne mesure pas seulement un résultat à court terme, mais une capacité à générer de la croissance soutenue sur plusieurs mois. Chaque campagne est optimisée pour maximiser le retour sur investissement, avec une attention particulière portée à l’alignement entre objectifs business et performance marketing.

Comment maximiser l’impact des campagnes avec les bons outils

Pour transformer un effort marketing en véritable moteur de croissance, il faut s’appuyer sur des outils adaptés à chaque étape du tunnel de conversion. Du côté du growth hacking, cela implique des plateformes de scraping, d’automatisation, d’envoi de messages personnalisés ou d’AB testing rapide. Ces outils permettent de lancer des tests à grande vitesse, de collecter des retours instantanés et d’identifier les points de friction ou d’opportunité dans l’acquisition de nouveaux clients.

Le growth marketing mobilise une stack technologique plus large et intégrée. Elle comprend des outils de tracking comportemental, des solutions de marketing automation, des CRM puissants pour suivre les interactions clients, mais aussi des plateformes de gestion de contenu, d’analyse SEO, de pilotage d’ads et de reporting. Grâce à ces outils, les équipes peuvent segmenter leurs audiences, personnaliser les parcours, analyser les taux d’engagement et ajuster chaque levier pour atteindre leurs objectifs de conversion.

Maximiser l’impact, c’est savoir passer d’un simple test d’acquisition à une stratégie d’optimisation continue, en pilotant l’ensemble à travers des données qualifiées. Ce processus nécessite des profils hybrides, capables de comprendre à la fois les enjeux business, les comportements utilisateurs et les paramètres techniques des plateformes digitales.

Growth Hacker vs Growth Marketer : des profils aux compétences bien différentes

Le growth hacker est un profil agile, technique, souvent autodidacte. Il connaît le web dans ses moindres recoins, maîtrise les APIs, les outils no-code, les scripts. Il évolue vite, capte les signaux faibles, agit avec audace. Il n’a pas peur de tester des techniques alternatives, d’exploiter une fonctionnalité cachée d’un réseau social ou de construire une campagne virale sur une niche encore inexploitée.

Le growth marketer, lui, adopte une vision plus globale. Il pense stratégie de contenu, segmentation, expérience utilisateur. Il maîtrise l’analyse, sait lire un dashboard, interpréter des variations de taux de clic ou de rebond, ajuster une campagne Google Ads ou retravailler le parcours sur une landing page. Il collabore étroitement avec les équipes produit, sales et data pour maximiser l’impact global de la stratégie de croissance digitale.

Ces deux profils sont complémentaires. Ensemble, ils forment un binôme redoutable pour générer des leads qualifiés, améliorer les taux de conversion et faire évoluer un produit selon les attentes réelles des utilisateurs. À condition de leur donner les moyens, l’autonomie et la culture de l’expérimentation nécessaire.

Peut-on combiner growth hacking et growth marketing dans une seule stratégie ?

Ce n’est pas seulement possible. C’est essentiel. Une stratégie digitale performante ne repose plus sur une approche unique. Elle doit combiner l’agilité du growth hacker, capable de générer des effets rapides avec peu de moyens, et la rigueur du growth marketer, qui construit une stratégie pérenne fondée sur la data, l’optimisation du tunnel de conversion et la fidélisation client.

C’est dans cette capacité à articuler les deux approches — hacking pour innover, marketing pour structurer — que se joue désormais la performance des entreprises ambitieuses. Il ne s’agit pas d’opposer deux écoles, mais de savoir où l’on se situe : quel est le niveau de maturité produit ? Où en est la traction ? Quel est l’objectif de croissance à court et long terme ? En répondant à ces questions avec lucidité, il devient possible de créer un plan d’action hybride, cohérent, et parfaitement aligné avec les enjeux business.

La stratégie la plus efficace n’est pas celle qui choisit un camp, mais celle qui maîtrise les deux méthodes pour les activer au bon moment, avec les bons outils, sur les bons leviers.

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FAQ – Growth Hacking vs Growth Marketing

Quelle est la différence entre le growth marketing et le growth hacking ? Le growth hacking vise une croissance rapide par des tests agiles, tandis que le growth marketing construit une stratégie durable basée sur les données et l'expérience utilisateur.

En quoi le growth hacking diffère-t-il du marketing traditionnel ? Le growth hacking repose sur l’expérimentation rapide et des techniques non conventionnelles, là où le marketing classique suit une approche planifiée et souvent linéaire.

Quelle est la différence entre growth hacking et guérilla marketing ? Le growth hacking utilise la data et les outils digitaux pour accélérer la croissance, le guérilla marketing privilégie des actions de terrain créatives à fort impact visuel ou émotionnel.

Que signifie exactement le terme growth hacking ? Le growth hacking désigne un ensemble de techniques créatives et data-driven visant à générer une croissance rapide, souvent avec peu de moyens.

Peut-on combiner growth marketing et growth hacking dans une stratégie ? Oui, combiner les deux permet d’innover rapidement tout en structurant une croissance durable fondée sur l’analyse et l’optimisation.

Etienne  Alcouffe
linkedinEtienne Alcouffemardi 5 août 2025

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