Facebook a publié ses résultats de performance pour le quatrième trimestre et pour l'année 2017 affichant encore une fois des chiffres positifs dans tous les domaines.
Cependant, il y’a lieu de noter quelques remarques intéressantes sur l'impact de leur passage vers des ‘‘connexions plus significatives’’.
Tout d'abord, concernant les utilisateurs actifs, le nombre d'utilisateurs actifs mensuels de Facebook a atteint 2,13 milliards. Soit une augmentation de 14% par rapport à l’an dernier.
Facebook a atteint la barre des 2 milliards d'utilisateurs au deuxième trimestre, et continue d'améliorer ses chiffres. Chose qui peut sembler surprenante, étant donné que la plateforme, peut-on penser, doit être proche d'atteindre le point de saturation.
Facebook a principalement connu une croissance significative du nombre d'utilisateurs en Asie. Et dans les zones qui n'ont pas toujours connu une grande connectivité.
Grâce au développement continu de leur initiative Internet.org, il n'y a aucune raison de supposer que Facebook ne continuera pas à connaitre une croissance constante des utilisateurs dans ces zones là.
Cela dit, dans ce contexte, des questions peuvent et continueront d'être posées sur le nombre de faux profils sur la plateforme.
Dans le cadre de l'enquête sur la manipulation des plateformes de réseaux sociaux à l'étranger pour véhiculer des messages politiques. Les dirigeants de Facebook ont été interrogé sur la façon dont ce dernier peut être utilisé pour influencer de grands groupes par des personnes malveillantes.
Dans ce cadre, le réseau social a admis que jusqu'à 60 millions de comptes automatisés sont actifs sur la plateforme, soit le double de ce qui avait été estimé précédemment. Cela pris en compte, et avec les mises à jour continues sur l'impact réel de ces comptes (qui a initialement été minimisé par le réseau).
Facebook a fini par admettre que le contenu diffusé par la Russie pendant et après l'élection présidentielle de 2016 a atteint jusqu'à 126 millions d'Américains.
En somme, quelle que soit votre regard et votre opinion vis-à-vis de Facebook. Il faut admettre que la portée. Et l'influence de cette plate-forme est stupéfiante et continue d'augmenter.
Ce qui a cependant retenu notre attention est un point particulièrement intéressant dans leur graphique des utilisateurs actifs quotidiens.
Le nombre d’utilisateurs actifs quotidiens de Facebook a augmenté pour atteindre 1,4 milliards de personnes en moyenne en décembre, soit une augmentation de 14% d'une année sur l'autre.
Mais si vous observez plus en détail le segment États-Unis et Canada. Vous remarquerez que Facebook a perdu un million d'utilisateurs actifs dans la région Amérique du Nord au quatrième trimestre. La seule région au monde touchée par ce recul.
Cela pourrait-il être le signe d'une perte de confiance dans le réseau social à la suite de l'enquête en cours?
Cela pourrait-il refléter un changement plus large de l’intérêt porté aux réseaux sociaux?
C'est une tendance pertinente qui vaudra la peine d'être suivie dans les résultats futurs. Globalement, la croissance du nombre d'utilisateurs quotidiens de Facebook a chuté de 3,8% au troisième trimestre et à 2,18% au quatrième trimestre, ce que Mark Zuckerberg a, dans une certaine mesure, abordé dans sa déclaration (plus bas).
En termes de revenus, Facebook continue son gain insolent de billets verts en affichant un résultat de 12,97 milliards de dollars pour le trimestre, en hausse de 47% d'une année à l'autre.
La publicité mobile a représenté environ 89% du chiffre d'affaires publicitaire de la période, contre 84% du chiffre d'affaires publicitaire au quatrième trimestre 2016.
Alors que l'entreprise a enregistré la plus forte progression du chiffre d'affaires en Europe (31%).
Cela se reflète également dans les statistiques du revenu moyen par utilisateur. Où l'Europe a également connu une augmentation significative bien que l'Amérique du Nord reste le leader incontesté.
"L'année 2017 a été forte pour Facebook. Mais elle a également été difficile ", a souligné le PDG Mark Zuckerberg dans sa déclaration annexe au rapport. S'attaquant aux préoccupations actuelles concernant la plateforme utilisée pour alimenter la division sociétale et la tourmente politique.
M. Zuckerberg a pris note de l'importance renouvelée accordée au fait que le temps passé sur Facebook doit être "utilisé à bon escient".
"En 2018, nous nous efforcerons de faire en sorte que Facebook soit non seulement agréable à utiliser. Mais aussi bon pour le bien-être des gens et pour la société, en encourageant des liens significatifs entre les gens plutôt qu'une consommation passive de contenu.
Déjà au dernier trimestre, nous avons effectué des changements dans le but de montrer moins de vidéos virales aux utilisateurs. Et pour s'assurer que le temps que les gens passent sur la plateforme soit utilisé à bon escient. Au total, nous avons fait des changements qui réduisent le temps passé sur Facebook d'environ 50 millions d'heures chaque jour. Notre communauté en sera ainsi plus forte dans le long terme".
Les dirigeants de Facebook ont déjà signalé les modifications à venir dans le fil d'actualité du réseau. Dont celles qui auraient pour conséquence de réduire le temps passé sur la plateforme.
Mais alors que 50 millions d'heures, c'est beaucoup, à l'échelle de Facebook. Il est important de garder cela dans son contexte car ça reste peu.
Donc, plutôt que les 50 minutes passées actuellement par utilisateur chaque jour sur la plate-forme (selon la dernière mise à jour de Facebook sur cette statistique). Il ne reste que 48 minutes pour les contenus significatifs, mais comme toujours. Il faut mettre cela en perspective.
Avec les autres changements à venir, une autre baisse n’est pas à exclure. Facebook a signalé ce problème et les modifications du fil d'actualité n'ont pas encore été appliquées.
En tant que tel, nous ne savons pas quels seront les impacts complets. Ni quelle sera la part de réduction du temps de connexion que Facebook peut tolérer "pour le plus grand bien".
Il est difficile d'imaginer que le marché réagira favorablement à une diminution significative du temps passé sur le réseau ou du moins. Pas sans une perspective plus large de Facebook sur les avantages à long terme.
Dans l'ensemble, les chiffres reflètent l'état actuel de la situation de Facebook. Les performances demeurent solides, mais les questions sur les impacts de la plateforme continuent de peser et joueront un rôle dans les chiffres. Les dirigeants de Facebook savent clairement ce qu’ils font.
Ils ont plus de données sur le comportement du public que n'importe quelle organisation dans l'histoire. Et les revenus montrent qu'ils n’ont pas à s'inquiéter sur ce front.
Mais les impacts sont impossibles à mesurer en ce moment, et ne seront pas entièrement compréhensibles tant qu'ils ne seront pas adoptés.
À ce titre, les résultats de 2018 du Réseau social pourraient donner des informations beaucoup plus intéressantes et précieuses.
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